Le fauteuil de l’oubli

Cela tenait du rituel quand arrivait l’heure de nos retrouvailles…

L’œil magique qui nous reliait se mit une nouvelle fois à dilater sa pupille électronique sur l’intimité de son bureau. Le décor était sobre et seul le fauteuil club disposé au fond de la pièce attirait mon attention, avant qu’il ne disparaisse enfin pour laisser la place à l’objet de toutes mes convoitises.

L’heure tardive proche des douze coups de minuit n’allait plus tarder à transformer le carrosse de ma belle régulatrice des urgences en citrouille, et faire de ma sage complice, une femme fatale…

Son regard pétillant de désir se plongeait alors dans le mien, inspirant des envies qui se refuseraient à nos corps fiévreux. Les mots seraient nos caresses et la jouissance partagée.

Ce fauteuil club m’obsédait…

Je la savais joueuse, mais allait-elle me suivre dans ce jeu sensuel et déroutant pour elle ?
La règle était pourtant simple.
Je lui proposai de se dévêtir et s’installer confortablement dans ledit fauteuil.
Ensuite elle devrait se caresser, prendre du plaisir en oubliant l’indiscrétion de la webcam.
Et si possible également, en m’oubliant…

Sans poser aucune question, elle prit place dans sur le fauteuil, après un effeuillage rapide car elle ne portait qu’une nuisette. Je m’attendais à la sentir mal à l’aise, perturbée par la caméra, mais rien de tout ceci n’apparut. Au contraire, elle créa une sorte de bulle de bien-être, tandis que ses doigts commençaient à effleurer sa peau…

Ses petits seins dressés ne me laissaient pas indifférent, tellement j’adorais les choyer ou les maltraiter, suivant l’occasion. Je découvrais de quelle manière elle pouvait s’abandonner au jeu de ses mains, de ses doigts, glissant inexorablement vers son intimité…

Elle semblait m’avoir totalement oublié et je percevais à présent ses soupirs d’aise, tandis que ses doigts se faisaient plus intrusifs, plongés entre ses lèvres luisantes d’excitation.

La vision hypnotique de son corps alangui sur le fauteuil m’excitait au plus au point. Son visage renversé en arrière contre le dossier et ses jambes déployées en éventail sur les accoudoirs m’offraient un spectacle inhabituel de cette femme ô combien respectable. Je n’exerçais plus mon emprise sur ses caresses, guidant elle-même son plaisir au gré de ce qui traversait son esprit. À quoi pouvait-elle penser ? Je ne le saurai jamais…

Je connaissais la douceur de sa peau et le soin qu’elle y apportait. Ses doigts papillonnaient de sa gorge jusqu’à son entrejambe avec un savoir-faire qui embrasait mes sens. Elle étirait ses tétons avec délice, pour en exalter la tension, puis ses mains effleuraient son petit ventre rond, avant de filer droit vers son sexe trempé…

Je devinais dans la pénombre de son intimité que ses doigts ne négligeaient aucune des sensations qui pourraient la mener vers l’extase. Elle se doigtait avec entrain, ahanant de plaisir à chaque décharge extatique de son antre en fusion.

C’est la première fois que je la voyais se masturber sans que je puisse intervenir. J’étais le voyeur passif de mon jeu lubrique. J’ai bien l’impression que je fus le plus troublé des deux…

Tandis que ses doigts tournoyaient sur son clitoris en faisant pression, son autre main faisait le va-et-vient entre sa petite chatte dégoulinante d’excitation et sa langue avide de chaude cyprine. Je me sentais de plus en plus à l’étroit dans mon jean et je ne pus m’empêcher d’en extraite ma queue bandée à l’extrême…

Je tentais de décrypter dans ses soupirs, au fil de ses caresses devenant de plus en plus frénétiques, si le point d’orgue était proche. Le mien s’affirmait de plus en plus, au rythme de ma main qui enserrait fermement mon membre palpitant.

Si le contact était rompu depuis plusieurs minutes, nous subissions ensemble et à l’unisson les mêmes tensions, celle d’une incroyable extase faite de soupirs et de râles presque étouffés. Je devais tenir bon face à l’image que me renvoyait sa caméra, celle de son corps qui se vrillait sous l’emprise de la jouissance, et du jeu diabolique de ses doigts perdus dans les méandres de son intimité…

La bouche bée, elle ne lâchait pas totalement prise, sentant venir une autre déferlante, au plus profond de son être. Ses seins dardaient sous la souffrance de ne pouvoir les pincer ou les mordre, pour lui arracher des feulements de mécontentement.

Le ventre creusé par l’extase, elle écarta d’une main ses lèvres écarlates et gorgées de jus pour exhumer son clitoris chauffé à blanc. Elle voulait en finir, dans une dernière ruade sauvage, le regard perdu, ne cherchant plus à retenir le flot de plaisir qui allait jaillir…

Tandis qu’un cri rauque se propageait dans  son bureau, je l’accompagnais de mon va-et-vient frénétique, me branlant sans vergogne au-dessus de mon clavier. Mes couilles allaient bientôt exploser et je la suppliais de me rejoindre, sans plus attendre.

A-t-elle entendu mon message subliminal ?

Soudain, elle s’arc-bouta sur les accoudoirs du fauteuil sans arrêter de malmener son clitoris, jusqu’à l’ultime limite du contrôle qu’elle voulait exercer sur son corps. Elle finit par déposer les armes dans un geyser de chaude jouissance qui éclaboussa le sol en une myriade de délicieuses gouttelettes. Ses mains figées dans l’abandon, elle se laissa choir sur le fauteuil, alors qu’à mon tour j’arrosai les touches de mon clavier de semence laiteuse…

Elle mit du temps à reprendre ses esprits, continuant de caresser sa peau de manière très douce et sensuelle. Ses petits seins s’étaient assagis et elle revint prendre place devant son écran, les joues écarlates et un petit sourire malicieux aux lèvres…

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